L'air est rouge




(Pendant ce temps, dans le même quartier du Caire que celui où vit Tamer Abu Ghazaleh, un jeune arabe coiffé d’un keffieh rouge enroulé à l’afghane autour des généreuses boucles noires de sa chevelure, dans les trépidantes brumes de la révolution, ploie la tête. Pas par soumission, loin de lui cette idée. Par tactique de combat. Il est une absence dans l’air rougi par la violence. Un ailleurs penché sur ses propres abysses. L’ambiance est ténue et prête à rompre à chaque seconde en un fracas d’acier et de feu. Le monde est jet de pierres. Granit bondissant. Éclats de silices. Le jeune arabe abaisse son visage vers l’asphalte et se dit qu’un jour il gagnera. Sur le mur derrière lui, une immense publicité pour Coca-Cola le somme d’être heureux. L’air est rouge et le keffieh flamboie).

Piétiner autour de la pierre noire

La masse humaine

Seul et piétiner

Hécate parcourt la baie

Toccata

En vain vous levez-vous le matin
Vous couchez-vous tard
Et mangez-vous le pain de douleur
Il en donne autant à ses bien-aimés pendant leur sommeil

Le temps des hommes est si bref


(extrait de mon livre-poème Je n'étais pas là (Cheminement I - Fragments et débris), éditions Al Manar, Paris 2017 - www.editmanar.com )

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