Parturience




(...)


Je t’ai moi aussi consumé d’une belle frénésie
Te dévore de mes plus indéfendables désirs
Embrigadé dans mes résistances les plus voraces
Quand ton sourire veut me dire tout ce que tu es
Et les lâches résignations dont nous t’accablons

Assis dans l’ombre crispée d’attentes incertaines
Le froid de la nuit veine le grain bleuté de ta peau
Crépite alors la sombre épaisseur de la chambre
Nous rappelle que ton monde est longues salves
Survie dans les rafales de toutes tes mises à mort

Te décorer des fiers galons d’un repos éternel

Las tu souris de me voir autant accroché à la vie

Peut-être est-ce ta jeunesse
Cette colère née de la jeunesse
Cette énergie heureusement insoumise
S’épanche en rires de jeunesse
Pourrait anéantir les vieux pouvoirs
À ne savoir qui l’emporterait
En toi de l’histoire ou de l’espoir
Ta jeunesse qui sourit de tout ce que tu es
Enjôle tes compagnons de misère
Lumineuse traverse les tirs à foison
Fend les embuscades un sourire aux lèvres
Charriant souriante ton amère condamnation
Le bât de tant de sourires de jeunesse
Désormais délaissé à l’ironie des sorts
Mis à nu dans la dérobade de ses horizons
À la faveur des sentences d’un faussaire

C’est alors qu’arriva en moi ton image

Je te vois désormais en homme debout

Parturience


(...)


Extrait de mon poème Check-point, Slaïki, Tanger 2018.

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