Un héritage à porter



il n’est plus temps pour les hommes

trouver ailleurs d’autres possibles ?

nous nous éteignons

des lucioles le chuchotent

seuls les astronautes désarriment

ne plus donner la charge

de dièse et de néant

Avec sagesse il a parcouru le récit, et aux limites de ce territoire, Geronimo, devenu bête de foire, quitte ses plumes et ses perles, ôte ses peaux et ses franges, nous regarde droit dans les yeux et nous laisse entendre qui il est. La tragédie percute comme un tam-tam soufflant un rythme lourd et vivant. Dans les yeux de l’Indien, dans son silence, dans sa nudité, nous lisons notre devenir. Tout est à recommencer. Aucune révolution ne change rien d’autre que d’exiger une nouvelle révolution. Je dessine ma route qui, grâce à ces errances, recroise celle de l’Apache. C’est ainsi qu’il me prend dans ses bras de vieillard, se cale dans mon dos, m’enserre d’une main et tend la corde de mon arc de l’autre. De nos deux regards conjugués, quatre yeux dont deux ouverts pour viser, nous tirons une flèche dans le ciel. Enfin j’ai la charge d’un héritage à porter !

(extrait de mon livre-poème Je n'étais pas là (Cheminement I - Fragments et débris), éditions Al Manar, Paris 2017 - www.editmanar.com )

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