La moukère



Approcher le livre à l’arme blanche
Il dit il tait
Sourdre comme le criminel au coin de l’ombre
S’embusque de fièvre et de verbes

Mon Centaure danse comme une moukère. Le voilà aux prises avec les effluves d’un chaabi riche et cossu, enfumé d’encens et nourri de darboukas, de violons, de sagattes cliquetantes comme la bourse d’un mendiant. Mon Centaure ne dépare pas et vêtu d’une forme de caftan cousu de voiles et de bures, il tressaute et brasse ses douces épaules, les bras levés en cœur. Regard coquin ; la hanche se dérobe et souligne ; les concubines applaudissent tant d’intrépidité ; mon Centaure bat des cils et fait jouer les sequins à ses chevilles. Malgré son sourire de plaisir, il lui sied de garder cette distance, ce détachement, cet air d’ennui irascible et sévère… tout cet outillage qui sait tourner les têtes.
                                                           
Le Centaure aime à se cabrer avant la culbute…

(extrait de mon livre-poème Je n'étais pas là (Cheminement I - Fragments et débris), éditions Al Manar, Paris 2017 - www.editmanar.com )

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