Prémisses (extrait)

Je ne connais pas l’ivresse de la foi
Ma vie m’a traversé sans m’effleurer
A peine ai-je pressenti l’immunité du souffle

Une cantilène des enfants morts résonne dans les lointains
Le bruit d’écume du pas des chevaux dans les vagues
Feulement venteux
Un manège de bois tourne encore dans son attente
Le cèdre gris craque contre le fer oxydé
Dans le zoo anéanti un âne coquet se teint de zébrures
Crissements

Quatre enfants survolent la plage à tire d’ailes
Tenus et poussés par la main d’un souffle rageur
L’air est noir et le sable rouge
Luisent l’effroi et la stupeur
L’éclat de l’horreur se meut en une nuance d’alumine
Saveur grasse et épaisse du sable rouge
Brûlure de silice
S’abat un grave silence aussi vaste que l’ombre du ciel
Aussi vaste que le mutisme de ce monde atone
Viscérale et sauvage monte l’odeur funèbre
Aussi vaste
Le vent griffe le sable rouge
Robustes les chevaux traînent les vagues lascives
De vieux chaluts lancent leurs filets dans le ciel
Veulent pêcher les étoiles tristement vacillantes

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