Prémisses (extrait)

Nuit des temps

Partisan de ta chimérique guérilla
L’arme est vocable
Rendu à nos météores
Entends-tu le vol noir ?
Tu meurs de l’épuisement de ton monde
Laissé à ses indigos soleils irradiant
Un délaiement embu et ruisselant à suffoquer
Viles les pénombres lassent
Et sur ta langueur de peser un étourdissement opiacé

Laissons le soleil à l’océan
Se drape d’un ultime vieux sentiment
Offre donc ce que tu es de mieux
Tellurique je me joins

L’automne alors dispendieux de ses ors
Munificent de nos derniers sacrifices
Ouvre sa hanche d’éclats pourpres de grenade

Mordre dans la chair grenue d’une figue
Vertige de ce trait d’une venaison noire et sève
Etourdissantes chaleurs moites des arrière-saisons

Il nous ramène dociles à nos morts

Un vieux cheval de trait s’allonge dans l’écume

Enfin je te ferre d’un collier de ciguë


Notre seule vérité est donc le temps…

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